Faut-il encore parler de développement?

[Xavier Ricard Lanata] Forgée dans l’immédiat après-guerre, la notion de développement répondait tout à la fois à un impératif moral (permettre à l’humanité de réaliser effectivement le programme d’émancipation établi par la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, puis par le Pacte relatif aux Droits économiques, sociaux et culturels de 1966), et à une nécessité géopolitique : en encourageant le développement économique des pays du tiers-monde, les pays industrialisés garantissaient leur approvisionnement en matières premières et des débouchés pour leurs produits. Il s’agissait, d’emblée, d’établir les bases solides d’un partenariat commercial entre les pays « développés » et les pays « sous développés »….

La notion de développement est aujourd’hui en crise

…Une économie « viable », est une économie fortement relocalisée (l’enchâssement des différentes échelles d’échange répondant à une régulation qui fait de la subsidiarité active, à tous les échelons, son principe), circulaire (elle stimule les fonctions de recyclage et tire parti des cycles des écosystèmes), écologique (elle intensifie les fonctionnalités écosystémiques), à faible productivité du travail (autrement dit, intense en main-d’œuvre), reposant sur de petites unités de production régies par un double impératif de rentabilité et d’utilité sociale (et qui appartiennent de ce fait au champ de l’économie sociale et solidaire, ou du moins sont compatibles avec ses exigences).

L’hybridation des ressources (publiques / privées) y est la règle : on parle d’une économie « plurielle   ». Celle-ci repose en grande partie sur des activités immatérielles (recherche, culture et éducation), sur le bénévolat – rendu possible par une réduction massive du temps de travail dans les économies industrielles -, sur la reconversion de l’appareil productif (grâce à un programme d’investissements publics, financé en partie, pour ce qui concerne l’Europe, par l’émission monétaire directe de la   BCE ), sur l’autoproduction (qui exige une réorientation de l’innovation technologique, notamment numérique), sur l’agroécologie, qui, à elle seule, pourrait être le pivot autour duquel s’organiserait la   nouvelle économie écologique…

Article complet dans la Revue Projet http://www.revue-projet.com/articles/2013-10-le-progres-c-est-l-equilibre/