CLIMAT
À l’occasion des rencontres organisées par Alternatiba à Bayonne les 6 et 7 octobre 2018, auxquelles 15 000 personnes ont participé, un appel a été lancé (signé par Attac France) :
Il est encore temps, reprenons notre avenir en main !
L’été 2018 constitue la bande annonce de notre avenir. Un film catastrophe : inondations, incendies, sécheresse, effondrement de pans entiers de montagnes, records de chaleur en Arctique et accélération de la fonte de la calotte glacière, mousson meurtrière, baisse de la population de nombreux oiseaux et insectes sortent peu à peu de l’extraordinaire pour entrer définitivement dans notre quotidien.
Malgré l’urgence, les dirigeants politiques comme économiques continuent à tergiverser, sur chaque dossier, chaque décision, quand ils ne cèdent pas au mirage des fausses solutions, aggravant ainsi leur responsabilité historique et nous précipitant un peu plus vite dans le mur. Face à chaque nouvelle alerte, comme celle donnée par le GIEC cette semaine, leur inaction coupable confine de plus en plus de citoyens au désespoir et au repli-sur-soi.
Pourtant, il est encore temps. Mais nous devons agir vite. Nous n’avons plus le temps d’attendre que d’autres agissent à notre place. Nous sommes donc en première ligne. Et nous sommes prêts à assumer nos responsabilités – par delà nos divergences, nos différences et nos marges de manœuvres respectives – et à agir pour contraindre celles et ceux qui nous dirigent à exercer les leurs.
Nous sommes de plus en plus nombreuses et nombreux à changer nos comportements : nous consommons localement et des produits soutenables, nous apprenons et réinventons la sobriété, le partage et la solidarité, achetons moins et jetons moins, privilégions les modes de transports doux, réduisons notre consommation de viande et notre empreinte écologique. Nous devons accélérer ces changements. Car les petits pas ne suffisent pas, et nous n’avons pas tous la même capacité à changer nos modes de consommation. Nous devons donc peser sur nos dirigeants pour qu’elles et ils lèvent les nombreux obstacles qui freinent la généralisation de ces modes de consommation responsables, locaux et soutenables.
En parallèle nous sommes prêts à nous organiser pour peser collectivement. Car l’un n’ira pas sans l’autre. Car là non plus, les petits pas de suffisent pas. Face à des politiques inopérantes, nous devons donc nous mobiliser : pour contrecarrer le pouvoir des lobbies, faire changer d’échelles les alternatives, rompre avec les industries destructrices du climat et de l’environnement, faire vivre les solidarités au plus proche comme au plus lointain de nous. Nous devons agir à tous les niveaux pour dessiner un autre avenir qu’un monde de violence, de guerres, d’inégalités et de repli : un avenir écologique, social et féministe.
Nous devons résister et créer, bloquer et inventer, désapprendre et réapprendre, et prendre soin les uns des autres.
Nous sommes des centaines de milliers à être descendus dans nos villes et nos villages, le 8 septembre dernier, pour affirmer que nous sommes le sursaut dont nous avons besoin.
L’alerte rouge a sonné. Dès le 8 octobre, nous nous saisirons du rapport du GIEC pour pousser nos élus à transformer nos territoires et demander des comptes aux entreprises et aux banques. Puis le 13 octobre, nous descendrons à nouveau dans les rues, et rejoindrons les nombreuses marches pour le climat.
Ici, nous nous rassemblerons et remettrons à nos dirigeants les principales conclusions du rapport du GIEC, et en profiterons pour faire entendre nos revendications – que nous leur remettrons et que nous écrirons à la craie sur les places où nous nous rassemblerons. Nous montrerons ainsi notre détermination face à ceux qui nous mènent vers un climat de +3°C.
Là, nous nous mobiliserons pour empêcher tout nouveau projet qui nous entraîne vers un monde à +3°C, par des actions non-violentes et déterminées. Nous utiliserons alors le symbole de la main rouge pour incarner l’urgence climatique, et notre résolution à nous interposer face à tout ce qui continue de détruire les conditions de vie sur Terre.
Partout, à chaque échelle, nous défendrons le droit de chacun à pouvoir vivre dignement. Nous ne nous arrêterons plus, nous n’attendrons plus : nous agirons à tous les niveaux – personnel, local, national comme international – pour construire le monde dans lequel nous voulons vivre et inventer les emplois de demain. Un monde dont le réchauffement ne dépasse pas les 1,5°C, dont la biodiversité sera préservée et dans l’ensemble des droits humains seront respectés.
Il est encore temps. Ensemble, reprenons notre avenir en main.
You must be logged in to post a comment.